Musiciens en exil

Les objectifs du projet :
-Faciliter l’insertion socioprofessionnelle de musiciens professionnels en exil
-Favoriser la transmission des cultures et la création de liens sociaux à travers la musique
-Sensibiliser les publics sur la situation de l’exil

De nombreux musiciens professionnels en situation d’exil ont trouvé refuge à Bordeaux. Originaires d’Afghanistan, d’Iran, de Syrie, de Géorgie ou d’Albanie, ils ont apporté avec eux leurs instruments, leurs compétences et leurs répertoires. Malgré leur expérience professionnelle et leur situation régulière les autorisant à travailler, il leur est difficile d’exercer le métier de musicien en France : la méconnaissance du milieu artistique français, le manque de réseau et de visibilité ainsi que la barrière de la langue, sont autant de freins à leur insertion.

Ebrahim, Ninar, Yamen, Bayan et tant d’autres, sont compositeurs, producteurs, chefs d’orchestre, chefs de chœur, chanteurs, pianistes, violoncellistes… ils jouent du daf, du setar ou encore du saz. Tous ont une connaissance approfondie de la musique traditionnelle de leur région natale qu’ils souhaitent partager et transmettre. Ne trouvant ni de lieu où exercer leur profession de musicien, ni de lieu où enseigner, ils sont contraints de mettre de côté leur vie professionnelle, pour subvenir à leurs besoins.

D’un autre côté, une grande partie de la population locale cherche à mieux connaître les nouveaux arrivants et à s’enrichir de la diversité culturelle qu’ils apportent. La musique représentant un formidable vecteur d’ouverture à l’autre ; via la transmission de leurs répertoires musicaux respectifs, ces artistes rendent accessible toute une partie de leur culture, à différents publics.

©Iyad KALLAS

 

Forts de ces constats, Jamira décline son projet Musiciens en exil, sur 3 axes.

Un accompagnement individualisé et adapté aux besoins de chaque musicien

Afin de combler le vide existant dans l’accompagnement des personnes en exil travaillant dans le domaine de la culture, Jamira facilite les démarches administratives pour les musiciens qu’elle accompagne, contribue à résoudre leurs problématiques (mobilité, langue, etc.), et les met en lien avec des réseaux professionnels locaux (pour trouver des dates de concerts, des lieux où donner des cours de musique…).

Des actions de médiation culturelle, pour sensibiliser les publics sur la situation de l’exil, favoriser les découvertes culturelles, et créer du lien social

À travers le développement d’actions de médiation, Jamira souhaite permettre :

  • Aux musiciens de rencontrer, d’échanger et d’apprendre à connaître différents publics. Ces actions représentent aussi pour eux une source de revenus complémentaire ;
  • Aux publics, un accès à la culture au sens large, et en particulier au répertoire musical des populations en exil sur leur territoire. Ces actions permettent aussi de sensibiliser les publics à la situation de l’exil ;
  • Aux lieux de culture de faciliter l’accès à des cultures et à des musiques peu représentées ;
  • À la société, la création de nouveaux liens entre les personnes en situation d’exil et la population locale.

Le mécénat d’instrument pour préserver notre patrimoine culturel

En 2022, Jamira est sollicitée par des musiciens professionnels, réfugiés en France, pour travailler sur la question d’accès aux instruments. Elle dresse rapidement plusieurs constats :

  • Durant les conflits et les guerres, des instruments sont fréquemment détruits. Le parcours d’exil des artistes est dangereux et pousse à faire des choix ; ils ne peuvent que rarement fuir avec leurs instruments ;
  • Une fois arrivée en France, l’insertion des musiciens professionnels est très longue, il faut trouver – ou se faire – une place comme artiste. Souvent considérés comme exilé plus qu’artiste professionnel, ils se retrouvent en situation de précarité, sans revenu, et parfois même sans logement… à tel point que pour eux, tout investissement dans un instrument de qualité est souvent impossible ;
  • Les conflits rendent l’accès aux luthiers ainsi qu’aux instruments très complexes (difficultés de communication, d’approvisionnement, interdiction de jouer, etc.).

Jamira repère des luthiers aux quatre coins du monde, accompagne les artistes et finance leur fabrication avec le soutien de mécènes comme le Fonds d’Initiatives Lafite et la fondation l’Accompagnatrice.
En mai 2023, deux instruments ont été mis à disposition d’artistes. Vous pouvez les retrouver ci-dessous :

 

Les partenaires du projets :